Belle ile en mer
C'est le géographe Ptolémée qui inscrit le premier sur sa carte des Gaules le nom de Vindilis pour désigner Belle-Ile pendant l'occupation romaine. En 1006, Belle-Ile est désignée sous le nom de Guedel dans l'acte de donation du duc de Bretagne, Geoffroy II, à l'abbaye de Redon. Guedel vient, semble-t-il, de "Guet" ou "Guez" qui veut dire beau et de "El" qui veut dire île. Le nom de Guedel est remplacé plus tard par celui de Guerveur. Sous Francois Ier, Belle-Ile devient Calonesus (du grec Kalos = beau et Necos = île).
Le possesseur de Belle-Ile vers la fin du Xème siècle, Alain Cainart (ou Canhiart), comte de Cornouailles, ayant des démêlées avec Geoffroy I, duc de Bretagne, celui-ci s'empare de ses états et fait don de Belle-Ile à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon, en 1006. Alain Cainart fonde alors l'abbaye de Quimperlé et lui fait don de tous ces biens parmi lesquels se trouve Belle-Ile. Ce qui donne lieu à une bataille juridique entre l'abbaye de Redon et l'abbaye de Quimperlé. Le procès va durer près de 61 ans, et c'est finalement le Pape qui impose la restitution de Belle-Ile aux moines de Quimperlé. Le Palais vient du celte "paloë" (la ville de la grande île). Au XIème siècle, le territoire est le siège du prieuré de Pallae ou Pallay. Les moines de l'abbaye de Redon puis ceux de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé sont les premiers à habiter ce territoire. Ils construisent au XIVème siècle un premier "chasteau" remplacé en 1549 par un fort carré construit pour Henri II par François de Rohan, lieutenant général du roi en Bretagne. Le roi Charles IX confie en 1573 l'île à Albert de Gondi (1522-1602) qui y construit une forteresse (ou qui renforce le château primitif) après l'occupation anglaise de 1572. La famille Gondi est propriétaire de l'île de 1572 à 1658. A noter qu'en 1588, l'abbé de Sainte-Croix de Quimperlé est Henri de Gondi, fils d'Albert.
Puis l'île est vendue, en 1658, à Nicolas Fouquet, surintendant des Finances du roi Louis XIV. De 1658 à 1661, l'ingénieur Daigremont transforme le château en un fort à quatre bastions. Le 25 mars 1636, le duc de Retz écrivait, à propos de la citadelle édifiée vers 1550 : "il y a la grande place d'armes qui est proche de la grande porte ... à la main droite en y entrant est la Chapelle , capable de tenir 500 hommes à ouir la messe". L'île est confisquée par le roi en septembre 1661, mais la veuve de Nicolas Fouquet conserve Belle-Ile jusqu'à ce qu'en 1704 le roi lui achète. A partir de 1685, Louis XIV fait transformer cette place forte en citadelle et le maître d'œuvre de cette transformation est Vauban. Ce dernier rase le quartier dit de "Haute-Boulogne" pour établir ses glacis.
L'enceinte fortifiée protégeant le bourg du Palais ne sera en fait réalisée qu'à partir de 1801 ce qui permettra l'invasion des Anglais en 1759-1761. L'île capitulera et Belle-Ile devient anglaise trois années durant. En 1765, Le Palais voit l'arrivée de 78 familles acadiennes. Le Palais est érigé en commune en 1790 et devient alors chef-lieu du canton de Belle-Ile-en-Mer. |
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